Dans les centres sociaux, les crèches et les associations de développement social local, plus de 10 000 personnes en contrats aidés sont accueillies.
Ces personnes participent à la mission de service aux publics des associations, et beaucoup bénéficient de formations d’une durée moyenne de 105 heures, les diplômes les plus suivis étant des BPJEPS et des CAP petite enfance.
Vivons-nous sur une autre planète que les cabinets ministériels qui nous disent « que les contrats aidés ne sont pas efficaces » ? La mesure de l’efficacité se traduit-elle uniquement par la signature d’un CDI à l’issue du contrat aidé ?
Il nous semble que non. L’efficacité, c’est ce qui permet la stabilisation d’une situation familiale, la reconnaissance sociale et l’enrichissement d’un réseau social, le sentiment d’utilité accompagné d’une reprise de confiance en soi, le travail en équipe, le repérage de ses potentiels et l’occasion de se projeter dans un projet professionnel à moyen terme.
L’annonce brutale du gel des financements des contrats aidés pour 2017 et d’une diminution drastique très probable pour 2018 met les associations ainsi que les collectivités locales face à des difficultés importantes. Nous regrettons que ces annonces aient été faites sans concertation préalable des différents secteurs concernés.
Qu’il s’agisse de l’accueil périscolaire, de l’accueil des jeunes enfants ou de l’animation d’activités favorisant le développement du lien social sur le territoire, nombre de missions qui nous incombent ne pourront être remplies dans des conditions décentes. Les conséquences seront importantes pour les personnes – souvent en difficulté ou précarité – qui bénéficient des services des centres sociaux et pour les parents dans un secteur petite enfance déjà en tension (moins de salariés dans une crèche, moins d’enfants accueillis). Par ailleurs, les effets du gel de financement seront également dommageables pour les personnes très éloignées de l’emploi qui ne pourront plus se projeter dans une trajectoire professionnelle accompagnée. Quand on est éloigné de l’emploi, une formation ne suffit pas pour s’insérer socialement et professionnellement.
Nous incitons nos réseaux à réagir et à se mobiliser afin que le Gouvernement prenne la mesure de l’impact de ces décisions sur notre secteur. Nous proposons quatre axes de mobilisation :
1. Contacter les parlementaires de chaque circonscription pour leur faire connaître votre inquiétude et l’impact de cette mesure en matière d’emploi au niveau territorial à l’aide du courrier type joint à ce message.
2. Transmettre rapidement à vos fédérations locales les informations permettant d’évaluer le nombre de postes qui en l’état actuel ne seront pas renouvelés.
3. Alerter les services de la DIRECCTE du département sur les difficultés que cette décision va engendrer.
4. Recueillir – sur le terrain – des témoignages de personnes concernées du « bienfait » de l’emploi aidé dans leur parcours
Nos trois organisations sont d’ores et déjà en ordre de marche pour alerter les pouvoirs publics ainsi que nos principaux financeurs des conséquences néfastes d’une telle décision sur nos associations.
Pour finir, nous invitons Monsieur le Premier Ministre, Madame la Ministre du Travail, à sortir de la logique budgétaire et du dogme : une formation/un emploi, pour venir rencontrer les emplois aidés dans nos associations, leur parler. Ils pourront ainsi comprendre les effets produits par l’accompagnement, le tutorat. Ils pourront voir nos adhérents et l’énergie, qu’en plus de leur métier de base, ils mobilisent pour rapprocher de l’emploi des personnes qui en étaient très éloignées, et comment ils tentent à chaque fois que cela est possible de consolider le poste ainsi créé ou de proposer un emploi plus stable. Nos associations rêvent tout autant que le Gouvernement d’emplois pérennes pour tous les salariés.
Réfléchissons ensemble…
Pour contact :
Délégué général Acepp : Philippe Dupuy – philippe.dupuy@acepp.asso.fr
Délégué général FCSF : Alain Cantarutti – alain.cantarutti@centres-sociaux.fr
Déléguée générale Snaecso : Aurélie Rossi – aurelie.rossi@snaecso.fr